Durant cette première période de Mangú qui débute schématiquement en 1982 pour finir en 1987, son ami Jean-François Gautier l’initie à la lecture des Fragments d’Héraclite. Les lectures conjuguées d’Héraclite et de Parménide seront les piliers de sa réflexion sur le temps qui le conduiront à sa vision de La Permanenza. Il s’engage alors sur une voie picturale qui appartient à l’esprit de l’épopée à travers trois sujets de prédilection :

La série des Étoiles, les figures tutélaires Antarès, Altaïr, Aldébaran,RigelVirée sur La Côte  Son tableau monumental Aldébaran est le symbole de cette nouvelle voie. Aldébaran, comme une nouvelle divinité impassible deviendra le berger et le miroir devant lequel toute sa peinture semble se réfléchir. Sensation que l’on perçoit en écho dans Berger dans les nuages et Le Rêve du soldat endormi

La série des Cyclistes  La course cycliste qu’il voit comme une discipline antique. La rencontre de cette discipline moderne et de la vision antique qu’il en a, préfigure déjà sa conception du temps immobile.
La vision des coureurs, représentés dans leur course, ne simulent pas le mouvement mais présentent au contraire un caractère d’immobilité qui les propulsent dans tous les temps. Quelques tableaux : Quadrige, Vainqueur, Toro Mécanique, Parcours Gothique…  

La série des Femmes à la terrasse  l’archétype de la féminité intemporelle. Guidé par son intuition primordiale et fondamentale d’une reconquête nécessaire de la figure du monde et de l’aventure de l’homme dont la féminité est la source. Hollywood Star. 

Les œuvres de cette époque seront exposées :

1983 – il fait sa première exposition personnelle Galerie Georges Lavrov. Il y expose un ensemble de grand tableaux dont Bételgeuse, Altaïr, Aldébaran, Virée sur La Côte, Jardin Public, Antarès, la Femme au balcon, l’Incorruptible et un ensemble de dessins. L’exposition est remarquée par une critique d’art anglaise, Fiona Dunlop, qui publie un article dans Art line : « l’Autre voie de la peinture méditerranéenne » que dessine la peinture de Mangú. À l’inverse, à Paris personne ne semble remarquer cette exposition. Durant le vernissage il rencontre Horacio de Sosa Cordero, peintre argentin, véritable personnage de roman avec qui il deviendra ami. Quelques années plus tard Cordero le fera venir à Madrid où ils participeront ensemble à plusieurs expositions. 

1984 – Dolce Vita et Virée sur La Côte sont exposés au Salon de Montrouge.
La même année, il participe à l’International Art Fairde Londres où Georges Lavrov expose ses artistes, voyage à Milan. Il prend contact avec Franco Toselli et songe de plus en plus à quitter Paris pour Milan.

1985 – Art Basel 85, Salon de Mai, Salon de Montrouge, Mac 2000 Art 85.

1986 – Art Jonction Nice, Exposition personnelle Galerie Catherine Macé Cannes.

1987 – Masques d’Artistes La Malmaison Cannes. L’Institut Français d’Architecture qui dans le cadre de l’exposition Maisons Particulières. Exemples choisis, expose les dessins et le projet de la Villa S, qu’il a construite précédemment, avec les photos de David Buckland commanditées par Vogue Décoration, publié dans son numéro 5, d’avril 1986. Cette maison sera également publiée dans la Revue d’architecture Abacus de Milan, dans son numéro 7 de février 1987.

En Juin de cette même année, Véronique Serrano soutient sa Maîtrise sur sa peinture, Portrait d’un peintre méditerranéen, Université Paris I La Sorbonne. Fin août 1987 il quitte son atelier de la rue de la Santé et part s’installer à Milan.