Avant de vivre, vers l’âge de dix-huit ans, l’expérience exceptionnelle d’une prise de conscience qui le portera à la révélation de sa vocation de peintre – qu’il vivra un moment dans l’univers de l’architecture mais qu’il quittera très vite pour se consacrer entièrement à la peinture – toute la première partie de sa vie ultra précoce, se passe comme dans un mauvais rêve où tout semble aller de travers. Passé par la rue, il noue très tôt des amitiés spéciales ; de celles qui conduisent à la grande délinquance. Cependant, mu par un sourd désir, il décide d’apprendre un métier qui ait une dimension artistique. Il entre alors, à l’âge de quatorze ans, comme apprenti dans un atelier de statuaire qui travaillait en relation avec tout le milieu des sculpteurs italiens de Paris. C’est pendant ces années qu’il se formera également au dessin en fréquentant assidûment l’Académie de La Grande Chaumière.

Néanmoins, malgré la dérive incontrôlée qui caractérise cette époque, et après une longue grippe durant laquelle il découvrira dans trois livres des éditions Skira, Monet, Van Gogh et Bonnard ; trois peintres dont il restera tellement impressionné, qu’à l’insu de tout son entourage, il se procurera très vite le minimum de matériel de peinture, suffisant pour lui permettre de peindre ses tout premiers tableaux.

1965 est l’année décisive – il vit une crise spirituelle intense soumise au désir irrépressible de changer de cap – cette crise est vécue par lui comme une re – naissance dans laquelle sa mère l’encourage et le soutient. – Son objectif est l’École des Beaux-Arts, section architecture car après la formation qu’il a déjà reçue, il est convaincu que la formation d’architecte est la plus globale en matière d’art. Après avoir obtenu en candidat libre le baccalauréat section C, il entre dans l’atelier de Xavier Arsène-Henry en 1968 dont il sortira diplômé architecte DPLG en 1976. Au sein de l’agence, il s’aguerrira à l’esprit des concours d’architecture et en fera une spécialité. C’est ainsi qu’il partira en 1976 en Iran, associé à Abdol Hamid Eshragh pour participer au concours de la Pahlavi National Library.

Après deux ans passés en Iran et par les vertus de la révolution iranienne, il est contraint de revenir en Europe dans des conditions rocambolesques. Faute de ne plus pouvoir payer les bakchichs, on lui confisque ses papiers. Une secrétaire de la police de Téhéran prendra tous les risques en lui indiquant le jour et l’heure propice pour voler son propre passeport dans le bureau du chef de la police. Après quoi, un jeune architecte iranien, Mansour Vakili, qu’il connaît à peine à l’époque, lui prêtera la somme d’argent suffisante- qu’il partagera avec un jeune allemand se trouvant dans les mêmes conditions que lui – pour leur permettre de faire un interminable voyage de retour en autobus qui durera plus d’un mois.
En arrivant à Trento, la vision de la terre italienne et l’accueil chaleureux du douanier ébahi devant le grand carnet de dessins qu’il avait pour seul bagage, et qui appelait ses collègues aux cris de “Venite Venite c’è un maestro nel treno !” finirent de rendre ce voyage mémorable.

En 1979 il est à Paris, et associé à l’architecte Michel Écochard qu’il a rencontré à Téhéran, ils participent au premier concours de l’Institut du Monde Arabe. Concours sur invitation réservé à six équipes et qui finalement, ne sera jamais jugé. Le deuxième concours se fera sur un autre site et sera gagné par Jean Nouvel.

Ces années sont marquées par l’appel de plus en plus irrésistible de la peinture – néanmoins, il poursuit les travaux de la Villa S à Asnières qui sera son ultime projet, sélectionnée par l’Institut Français d’Architecture de Paris pour l’exposition Maisons particulières. Exemples choisis en 1987et à partir de 1981 son ancienne agence d’architecture de Paris est vidée de tout ce qui la constituait et devient son atelier. 


 


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